• Je danse. Je chante à perdre haleine. Je ris et glousse de mon état euphorique. Je m'amuse de mon amour et l'use inconditionnellement. Et j'aime. J'aime l'absurde bonheur qui m'enveloppe et me berce. J'aime la beauté que je m'offre. Je vis. Soudain. ... Léthargie. Le temps s'arrête. Il ne valse plus avec moi. Il devient gris et se questionne lui-même. Il s'aplatit face à une violence, une volonté, une importance peut-être.

     

    Je reçois. J'observe. J'entends. 

     

    Je demande ou offre un temps. 

     

    J'ai l'impression qu'il pleure. Il pleure de la tristesse. Cependant il s'y mélange un pleur de mélancolie heureuse. Une mélancolie étrange et douce. C'est une mélancolie que j'ajoute qui ne semble pas très à sa place.

     

    Je suis triste, car il pleure. Il pleure et le monde continue de tourner. Et je continue de tourner. Je continue de tourner. J'avance. Je m'élance. Je me prête au jeu. Et les gouttes et les maux des flaques dans lesquelles je danse et plonge s'entrechoquent et s'embrassent. Je glisse sur le métal froid où se suspendent des larmes en y trempant mes mains pour les faire voltiger au loin. Je me noie dans les cordes et les torrents, les particules et les vagues; qui me rencontrent et pénètrent mes chaussures ainsi que ma sensibilité; qui me remplissent de curieuses choses fortes, indéniables, et crédibles. Les nuages m'envoient leurs bons cadeaux acides au visage qui, au contact, s'éclatent et coulent tout au long de mon être nu offert et me dévorent.

     

    J'observe. J'entends. Je reçois. Neurasthénie.

     

    Je tente de comprendre. Je crois comprendre.

     

    Le monde pleure une perte. Sur ses genoux il tient son propre poids sur les épaules. Il flotte et il s'écroule et il flotte et il s'écroule et il flotte et il s'écroule.

    Et je pleure en comprenant. Je pleure également car cette confusion et intrusion est au final un dérangement.

    Mais tu ne me déranges pas. Là où tu es, tu ne me déranges pas. Tu es toi et le monde ne t'ignore pas de ses frêles genoux. Il t'aime à sa piètre manière. 

     

    J'écris d'un état fou et quémande une autre partie du monde de s'arrêter plus qu'une seconde.

     

    Mahomi


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  • Malheureusement en ce moment, depuis juin en fait, je ne me sors pas de ces horreurs, de mes horreurs. Elles m'accompagnent partout où je vais. Et ressurgissent à la moindre occasion. A chaque fois qu'elles peuvent, elles reviennent me hanter.

    J'ai peur des moments ordinaires. Ca en vient au point où j'ai peur des moments ordinaires.

    Je suis là et c'est affreux. Je repense à ces moments, à toutes les fois où j'ai vécu des abus, des mauvais regards, de mauvais touchés, des mauvaises paroles, des mauvaises demandes. Et je me dis...

    Je me dis pourquoi pas maintenant. Pourquoi pas maintenant ? Pourquoi avant et pourquoi pas maintenant ? Pourquoi est-ce que là je serais en sécurité ?

    Et j'imagine, j'invente, je déraisonne et je délire.

    C'est en dehors de mon contrôle. Ca me bute, ça me ronge, ça me crève. Ca me tourmente.

    Je suis juste moi et les gens se rendent pas compte de tout ce que je peux vivre sur le moment même. J'en pleure tout seul, caché. J'ai peur tout seul, caché. J'ai mal tout seul, caché. Et c'est pas grave. Comment leur en vouloir. Comment leur en vouloir. Je n'ai pas envie qu'iels sachent, je n'ai pas envie qu'iels se rendent compte. Parce que c'est tellement douloureux de savoir. C'est tellement douloureux de le vivre. Je pourrais le souhaiter à personne. 

    J'ai mal et je me sens seul. C'est pas grave en soit. Je me sens sale. Je me sens inapte. Je me sens anormal. Je me sens bizarre, étrange, absurde. Je me sens pas ok. Et c'est pas ok de pas être ok.

    Et cette question m'empoisonne. Pourquoi avant et pas maintenant ?

     Mahomi


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  • J'ai le droit d'être en colère. Face à tout ça. Pas tous les hommes. Mais si, tous les hommes. 

     

    On sort d'un parking avec ma sœur comme conductrice.

    - "Ca me saoule tous ces dos d'ânes dans les parkings.

    - Pas tous le monde conduit comme toi, c'est pour ça qu'ils sont là."

    Un temps.

    Et j'ajoute :

    - "Pas tous les conducteurs."

    Et elle rigole. Elle rigole avec un rire fort duquel elle a l'habitude de nous offrir.

    Et je rigole.

    Elle me tend son point. Je le rejoins avec le mien. 

    On se dit pépite en rigolant.

     

    Pas tous les conducteurs.

     

    Oui, tous les conducteurs.

     

    Mahomi


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