J'ai du mal à respirer. J'ai le souffle court et les larmes qui montent. J'ai mal. C'est douloureux. Je ne sais pas quoi faire, où aller, quoi penser. Je ne sais pas comment arranger les choses. Je n'aime pas là où je vais. Il n'y a rien qui me plaise. Je n'ai pas envie de devenir prof de français. J'ai mal à la gorge. Je n'ai pas envie d'apprendre à des adolescent comment faire des débats. Je n'ai pas envie de lire des livres que je n'aime pas. Je ne suis pas bon lecteur. 

J'ai peur. Parce que je dois exister et je n'en ai pas eu envie. J'ai peur, car je ne sais pas quoi faire de mon existence. J'ai peur, car je ne sais pas quel chemin prendre et je stagne. J'ai peur, car je ne suis pas une bonne personne. J'ai mal. J'ai trop mal. Ma gorge. Mon ventre. J'ai mal à la gorge. J'ai trop mal à la gorge. A la bouche. A la tête. 

Je ne sais pas quoi faire pour avoir le droit d'exister dans ce monde. Car je ne m'y plais pas. Pour l'instant j'ai le droit. Mais quand est-ce que je vais m'effondrer ? Rater une année ? Quand est-ce que la société va se rendre compte que je ne vais pas lui rendre ce qu'elle m'a donné ? Et que va-t-elle faire de moi à ce moment-là ? 

Peut-être qu'en retour je lui rendrai ce que j'ai subit d'autrui. 

Que dois-je faire pour avoir le droit d'exister ? Et comment le faire pour que cela me plaise ? 

Je n'ai jamais voulu exister en étant jeune, et je suis là. A devoir faire quelque chose.  Je ne sais pas quoi faire. J'ai juste très très envie de mourir, là, maintenant.

Mahomi

Ce n'est pas vrai. Je n'ai pas menti, je n'y avais juste pas pensé sur le moment.

Je suis toujours hanté. Constamment dans cette maison. Deux d'entre eux qui sont innoubliables, et absolument pas dans le bon sens du terme. Et si je pouvais m'ouvrir les veines, laisser ce sang impur qui m'y ratache couler... Tant de choses dont je pourrais me débarasser.

Et constamment je m'en rappelle, constamment je le sais. Et c'est moi le plus fort, qui doit les voir et leur sourire. De quoi ont-ils mal, eux ? De cette situation ? Ils ont honte ? Qu'est-ce qu'ils ressentent, eux ? Et je n'ai même pas envie d'y penser finalement. Qu'ils aient se faire foutre. Personne. Ils sont personnes. Mais ils sont tout...

Non. Non non non, ils ne sont pas tout. Pas pour moi. Pas pour le monde. Ce n'est pas car nos veines sont semblables que nos âmes le sont. Et j'ai le droit de les blâmer. J'aurais le droit de partir. De supprimer ce lien incassable. J'aurais le droit de. Mais pourquoi est-ce que je n'en ai pas envie ? Pourquoi m'est-il impossible de me couper d'eux ? Pourquoi est-ce qui leur a été donné un faux pardon ?

J'ai mal.

Pourquoi est-ce irréparable ? Pourquoi le monde me fait-il du mal ?

D'où vient-il ? Pour quelle raison ? Pour quel but ? Pour quel growth ? Where am I supposed to be led ?

Est-ce que je vais m'en sortir vivant ? Pourquoi est-ce irréparable ? Pourquoi est-ce que cela semble irréparable ?

Mahomi

J'ai juste tellement mal. C'est effrayant. Allez tous vous faire foutre, avec votre indifférence en m'accusant d'être coupable. Avec vos sourirs qui puent, vos mots ruisselants d'incompréhension. Vos regards vides. Votre nonchalance face à ces évènements. Ma nonchalance face à ces évènements. J'aimerais bouffer ces 4 personnes, leur détruire l'envie de nuire, leur détruire l'impression qu'ils sont bons, qu'ils sont pardonnés, excusés et expiés. Leur détuire la simple idée qu'ils ont le droit d'être en ma présence, qu'ils sont dignes de moi. Leur détuire la simple idée d'oublier ces évènements. J'aimerais qu'ils aient honte. Honte d'exister avec leur perversité. Honte d'eux-mêmes. J'aimerais hurler putain. J'ai mal à la gorge. 

Et toute ma vie je traînerai ce boulet derrière moi. Cette vieille tâche qui s'imprègne de mon semblant de bonheur et qui l'engloutit. 

J'aimerais hurler au monde ce que font les Hommes. Et des fois j'aimerais qu'ils meurent. Et je me fais peur. Je n'arrive pas à prendre mes anti-depresseurs.

Mahomi